Et la contrainte exercée sur les individus est plus grande que nulle part ailleurs. Par là même, laffirmation de soi ainsi que loubli de soi pour un proche sont «naturels» .En revanche, en démocratie : «le soi et lautre sérodent mutuellement» et si ces sociétés sont douces elles sont aussi sournoisement tyranniques. En démocratie, toutes les inégalités sont constamment et légitimement suspectées. Aussi sefforce-t-elle dinterdire ou daffaiblir le plus possible toutes les influences (celles dhomme éclairés). Peu après la publication de La Démocratie en Amérique, Alexis de Tocqueville défie les conventions en épousant le 26 octobre 1835 sa maîtresse Mary Mottley, qu'il a rencontrée à Versailles.C'est une Anglaise sans fortune et de six années plus âgée que lui. Même la religion ny est influente que par ce quelle obtient ladhésion de la masse. On doit renoncer à le faire comprendre aux âmes médiocres qui ne l'ont jamais ressenti.»Cette liberté politique, dont la présence ou l'absence a une si grande importance pour le destin général des sociétés, a ainsi sa source dans une expérience inanalysable et incommunicable de certains hommes, dans un don fait directement par la nature, par Dieu à certains hommes. Régime politique selon Alexis de Tocqueville, où la démocratie est un Etat social dans lequel les citoyens sont égaux en soulignant qu'ils ne peuvent l'être au niveau économique ou social. Cest ce que Tocqueville nomme le «pouvoir social».Le pouvoir social (pouvoir que la société exerce sur elle-même) est celui de l«opinion publique». Lemprise de lidée du semblable sur les consciences est, pour Tocqueville, une transformation de la condition de lhomme. Ils embarquent au Havre le 2 avril 1831 avec des compagnons de voyage en majorité américains et séjournent près de 10 mois, rembarquant de New York le 20 février 1832. Connecte-toi pour accéder à ton espace ainsi quâà tes contenus préférés ! En effet, ce qui tenait ensemble les sociétés précédentes et les sociétés autres, cest une «hiérarchie de patronages». Donc plus personne ne va se dévouer ni se sacrifier pour la communauté.Donc, finalement : cette «idée juste de la nature de lhomme» rend la nature de lhomme incapable «des hautes entreprises propres à cette nature», à commencer par les hautes entreprises de pensée. Le couple n'aura pas d'enfant. Il constitue le troisième pouvoir générateur de la démocratie.Egalité des conditions, souveraineté du peuple et opinion publique toute puissante sont les «trois principes générateurs « de la démocratie. Les définitions préalables de la démocratie _____ 39 ... Tocqueville observe ce phénomène avec acuité, définissant un sujet tout en échappant aux disciplines classiques et scolaires. 26, Paris, Presses de Sciences Po, 2005, 531 p. La revue Tocqueville, depuis 1979, semestriel (1979-1984, 1992-), biannuel (1985-1991), Tocqueville ⦠La foi ardente des premiers puritains fait place au respect grave mais superficiel de la démocratie parvenue à maturité. système politique dans lequel le peuple exerce sa souveraineté sans l'intermédiaire d'un organe représentatif. Les sociétés démocratiques ne viennent pas à bout de linégalité, mais elles introduisent la mobilité sociale : «il y a encore une classe de valets et une classe de maîtres ; mais ce ne sont pas toujours les mêmes individus, ni les mêmes familles qui les composent ; et il ny a pas plus de perpétuité dans le commandement que dans lobéissance» ( II, p 188). Mais doù la démocratie tirera-t-elle les ressources de raison et de sagesse dont elle a besoin pour se modérer elle-même?Selon Tocqueville, seule la religion peut guider et modérer la démocratie. Or la guerre égalise les conditions dune manière radicale et abolit la concurrence de telle sorte quelle constitue curieusement un «remède» aux maux de la démocratie. Or, un livre de Michel Onfray « Tocqueville et les apaches » â pour ceux qui nâont pas le temps de lire toutes les Åuvres du quidam â nous éclaire sur les vues de ⦠Toutefois, Tocqueville nâanalyse pas la démocratie comme un simple renouveau de lâordre juridique et politique, au sein duquel lâégalité entre les citoyens ne serait que formelle. LAmérique représente en ce sens lidée claire de la fondation libre, datée, maîtrisée, tandis que lEurope en représente le pôle obscur et convulsif. Il montre dans De la démocratie en Amérique quâelle nâest pas simplement un désordre conduisant à la dissolution de toute vie sociale saine, contrairement aux préjugés du milieu aristocratique. De plus les sociétés démocratiques «peuplées de promeneurs solitaires très affairés» se ressemblent de plus en plus. Chez les modernes, elle est lusage dun droit commun. Il faut donc écarter et affaiblir tout pouvoir susceptible dexercer une influence indépendante. La passion de légalité ne peut être apaisée : «le désir de légalité devient toujours plus insatiable à mesure que légalité est plus grande».La pensée ne parvient pas à concevoir le terme ultime de la tâche égalitaire, mais létape prochaine lui suffit, en tant quobjectif, pour le moment présent. Au contraire, aux Etats-Unis, aucune influence de famille ni de corps ne se laisse apercevoir «souvent même on ne saurait y découvrir dinfluence individuelle un peu durable». En ce sens, cette passion semble bien naturelle. D'une part la liberté politique est la chose la plus indispensable aux hommes s'ils veulent mener une vie pleinement humaine puisqu'elle «crée la lumière qui permet de voir et de juger les vices et les vertus des hommes» ; d'autre part, la présence de cette composante essentielle de la vie humaine n'est ni assurée (on ne trouve pas l'amour de la liberté dans tous les hommes, loin s'en faut) ni susceptible d'être produite à volonté par les hommes (sa seule source est dans la nature). Le «Far-west» est lillustration de cette situation, mais Tocqueville y voit la limite extrême de la démocratie et non sa vérité. Ainsi la société démocratique est régie par le pouvoir central, expression de la souveraineté du peuple.Cependant, tout ceci reste secondaire par rapport au véritable ressort de la démocratie, sa clef de voûte qui est le pouvoir social. Ce qui définit lhomme démocratique, cest lindividualisme, quil ne faut pas confondre avec légoïsme.«Légoïsme est un amour passionnel et exagéré de soi-même», tandis que lindividualisme est «un sentiment réfléchi et paisible qui dispose chaque citoyen à sisoler de la masse de ses semblables et à se retirer à lécart avec sa famille et ses amis ; de telle sorte que, après sêtre ainsi créé une petite société à son usage, il abandonne volontiers la grande société à elle-même».Une telle approche tend évidemment à distendre infiniment le lien social. Primauté du présent, effacement de la tradition et de toute préséance, autonomie vont de pair avec une impuissance de lâindividu isolé et noyé dans une masse dâêtres semblables. «Je me suis souvent demandé où est la source de cette passion de la liberté politique qui, dans tous les temps, a fait faire aux hommes les plus grandes choses que l'humanité ait accomplies, dans quels sentiments elle s'enracine et se nourrit".» La réponse est décevante et décisive : «Ce qui, dans tous les temps, lui a attaché si fortement le coeur de certains hommes, ce sont ses attraits mêmes, son charme propre, indépendant de ses bienfaits ; c'est le plaisir de pouvoir parler, agir, respirer sans contrainte, sous le seul gouvernement de Dieu et des lois. =>Forte mobilité sociale. Il en a ensuite comparé les traits avec la société française. Aucune influence intellectuelle ou morale nest tenue pour légitime. Lâégalisation des conditions «Parmi les objets nouveaux qui, pendant mon séjour aux Etats-Unis, ont attiré mon attention, aucun na plus vivement frappé mes regards que légalité des conditions [
] (quand je reportais ma pensée vers notre hémisphère) je vis légalité des conditions qui, sans y avoir atteint comme aux Etats-Unis ses limites extrêmes, sen rapprochait chaque jour davantage
».L «égalité des conditions» ne caractérise pas un régime politique mais une mentalité, un état social. Les commandements religieux y sont la politique de la société. Redoutable dans la mesure où le pouvoir social soumet toujours plus complètement lautre au jugement de la masse : si bien que «la douceur est le baume et le poison des sociétés démocratiques». Cette situation a détruit la «liberté politique», (entendez lesprit de liberté et de responsabilité) qui garantissait le lien entre groupes sociaux pourtant différents et inégaux. Tocqueville dit quâon peut jouer sur lâintérêt pour la chose publique avec les associations (démocratie participative). Pourtant, en démocratie il faut aussi obéir. Dans son éloge de la femme américaine, Tocqueville verse le respect du pouvoir patriarcal au crédit de la religion en Amérique. En Amérique, la Providence est généreuse et maternelle, alors quen Europe la Providence, ou nécessité telle quelle fut portée par lHistoire, a débouché sur la Terreur. De son vivant déjà, et plus encore depuis sa mort, Tocqueville était entouré dâune aura incertaine. Nest-ce pas plutôt une «dissociété»? Penser comme les autres, toute légitimité se trouvant par hypothèse dans le nombre, est donc lhorizon de toutes les démarches individuelles.Finalement, Tocqueville démontre que le présupposé ultime de lidée majoritaire est que «le plus juste est dans le plus fort» (le plus grand nombre). La liberté démocratique, c'est-à-dire l'indépendance individuelle, ne devient liberté politique que parce que les hommes ne peuvent échapper à la nécessité de vivre ensemble. Par lérosion constante du pouvoir de laristocratie ; ce sont dabord les paysans qui ont cessé dêtre les sujets des seigneurs, tout en subissant toujours leur oppression. Commenter cette citation d'Alexis de Tocqueville : « La démocratie détend les liens sociaux mais elle ressert les liens naturels. Et pourtant, si les conditions se rapprochent, les personnes séloignent. La caricature de la démocratie (le Far-west, la «dissociété») nest pas la démocratie. Et le législateur interviendra en faveur des plus démunis. Chaque individu obéit au «pouvoir social» en ne croyant obéir quà lui-même, à lui même en tant que membre de cette masse homogène, ce «conglomérat de semblables» tenu pour la seule source de toute autorité. «Ce qui rend les lois américaines si redoutables naît, joserais le dire, de leur douceur même» (I, p 111). En revanche, le besoin dune religion est inscrit dans la nature de lhomme. Laissée à elle-même, dispensée de cette nécessité, elle ne produirait qu'une dissociété, une dispersion, comme celle qui règne dans l'Ouest américain". Et pourtant, elle met en péril la nature de lhomme pour Tocqueville!Elle est naturelle, et les sentiments aristocratiques apparaissent de son point de vue ce quils sont effectivement, le produit de conventions ; les relations entre membres dune même famille, codifiées et relativement froides, sont purement et simplement des artifices sociaux.Au contraire, dans une société démocratique, les liens entre les membres dune même famille (le fils tutoie son père!) La convenance perverse entre l'état social démocratique et le despotisme politique tient à ce que la démocratie et le despotisme sont apolitiques ou antipolitiques (le despote concentrant en sa seule personne toute la vie politique de la société sur laquelle il règne). Tocqueville sy interroge sur les causes de « limpuissance séculaire de la France à fonder des institutions libres»!Une thèse décisive de louvrage est que la Révolution française fut «la terminaison soudaine et violente dune uvre à laquelle dix générations ont travaillé». Alexis de Tocqueville, dont chacun sait qu'il est l'auteur de La Démocratie en Amérique, Åuvre publiée entre 1835 et 1840, était membre de l'Académie des sciences morales et politiques et de l'Académie française. sont beaucoup plus naturels et chaleureux.Autre exemple : lhonneur est évident et impérieux dans une société aristocratique. La tyrannie de la majorité selon Tocqueville, De la démocratie en Amérique, II, 7, Je regarde comme impie et détestable cette maxime, qu'en matière de gouvernement la majorité d'un peuple a le droit de ⦠On peut retenir trois dimensions de l’« égalisation des conditions » : L’égalisation des conditions et la démocratie entretiennent une relation dialectique dans la mesure où l’essor du sentiment égalitaire est le substrat de la démocratie. Lidéal de la société démocratique finit par mettre en péril la société démocratique. extrait de Tocqueville et la démocratie, entretien avec Robert Damien (production ced). Celle-ci est la source du pouvoir législatif, qui sâexerce par le biais de représentants élus et renouvelés fréquemment. C'est pourquoi de Tocqueville considérait l'individualisme comme un problème dont seul souffraient les nations démocratiques. « La démocratie rend les citoyens égaux devant la loi. Pour exercer vos droits, contactez-nous. Cette inégalité de force entre deux passions contradictoires explique que la Révolution ait établi légalité sans parvenir à fonder la liberté politique.Ce que lhistoire de la France manifeste avec éclat, la démocratie américaine en témoigne aussi, mais de manière plus voilée. Selon eux, la démocratie est uniquement la démocratie au sens théorique. (II, p 143)Curieusement cette passion de bien être matériel et cette recherche de satisfactions immédiates, combinées à la représentation de légalité des conditions, explique le «goût» de laméricain pour la guerre. Seul un tel pouvoir est en mesure de réactiver le lien social. Le despotisme démocratique est doux
mais plus étendu et moins apparent. Le séjour de Tocqueville aux Etats-Unis lui a permis d’étudier avec davantage de recul historique une société démocratique : la démocratie représentative républicaine instaurée en 1776, date de la Constitution des Etats-Unis. Les américains ont fermement maintenu la primauté masculine, qui nest pas, selon lui, en contradiction avec légalité fondamentale des deux sexes ; les américains ont pensé que «toute association, pour être efficace, doit avoir un chef, et que le chef naturel de lassociation familiale était lhomme» (II, p 220) Les américains ont réussi à concilier légalité démocratique et une sage convention héritée des temps aristocratiques.De façon générale, la démocratie américaine révèle une dualité entre ce qui relève de linstinct (au sens de tendance, de mouvement irrésistible) et ce qui relève de lintelligence effort pour régler et tempérer la démocratie à laide des lois et des moeurs). La religion y est une opinion commune, ce qui implique une certaine hypocrisie, commune elle aussi. En cela elle se rapproche du despotisme qui fait de lindifférence une sorte de vertu publique (car il faut diviser pour régner). Premier groupe audiovisuel français, FRANCE TÉLÉVISIONS propose une offre complète de programmes afin que tous les publics trouvent matière à se cultiver, s’informer et se divertir. ... Notre esprit suit un mouvement de balancier, entre la foi en les mécanismes réels de notre démocratie et la réalité de lâexercice du pouvoir, sur lequel nous semblons impuissants. L'idée de démocratie et l'idée de politique sont deux notions entièrement différentes, extérieures l'une à l'autre. De cet «état social» résulte évidemment un régime politique, celui dans lequel le peuple est souverain
Tocqueville affirme aussi que le principe de la souveraineté du peuple est le principe «générateur» de la démocratie américaine. Cest en ce sens quelle tend à rapetisser la nature humaine. La liberté politique a donc disparu avant la Révolution française. Le pouvoir absolu de tous nest pas moins avilissant que celui de quelques uns et Tocqueville redoute une nouvelle forme de despotisme que lusage partiel de nos droits civiques ninterdit pas.Un usage si court de leur libre arbitre (le vote) : «nempêchera pas quils ne perdent peu à peu la faculté de penser, de sentir et dagir par eux-mêmes et quils ne tombent ainsi graduellement au dessous du niveau de lhumanité». Elle est à la fois son dehors et sa limite. Tocqueville définit la démocratie non point comme une forme de gouvernement mais comme un état social caractérisé par " l'égalité des conditions". Or légalité telle que se la représente lhomme démocratique est une abstraction, cest la raison pour laquelle elle est illimitée. Car les riches nont pas «desprit, ni dobjets, ni despérances communes». Cette conception leur prescrit de ne jamais obéir à quiconque (dans le cas contraire, je perds lestime de moi-même). Or, on la vu plus haut, en démocratie, lidée dinfluence individuelle nest pas tolérée. A lopinion! Moyennant quoi, la religion doit admettre, pour subsister et exister sainement, son entière dépendance par rapport à lordre démocratique.La séparation du religieux et du politique nest pour finir que linstrument de lharmonisation du religieux avec la politique démocratique. Elle recèle le risque du despotisme lorsque la passion de l'égalité conçue comme égalitarisme et non comme égalité en ⦠Ainsi, aux Etats-Unis, il ny a de pouvoir que dans la société, mais ce pouvoir invisible que la société exerce sur elle-même est plus présent, plus actif et plus grand quaucun pouvoir connu en Europe. La monarchie fut un instrument de la démocratisation, mais un instrument pervers car elle a dispensé la démocratie de se gouverner.Il existe aux yeux de Tocqueville, une convenance perverse entre démocratie et despotisme politique, parce que la démocratie et le despotisme ont ceci de commun dêtre apolitiques ou antipolitiques (le despote concentrant en sa seule personne toute la vie politique de la société quil tient entre ses mains. L'éditeur François L'Yvonnet nous présente ce Carnet. On voit ici que pour Tocqueville, lutilité sociale de la religion est indépendante de sa vérité intrinsèque. Publié en 1835, on trouve dans cet ouvrage des réflexions sur la nature et les dangers dâune démocratie, et une comparaison entre les systèmes politiques des ⦠Dans la réalité, ils ne sont égaux ni en fait, ni en droit. Chacun est courtisan et courtisé, au sein de cette masse commune qui «vit dans une perpétuelle adoration delle-même». Chez les anciens, la liberté est lusage dun privilège. => Repli sur soi, confiance. Ainsi certaines institutions centrales comme le tribunal d’instance ont perduré après la chute de la monarchie. La religion est bien perçue comme une convention protectrice du corps social tout en se présentant comme une religion naturelle
(au contraire en Europe la religion sest trouvée amalgamée avec lordre oppressif ancien. Pour Tocqueville, lâégalité est la «â
passionâ
» politique de son temps. Mais la grande majorité des citoyens a plus doccasions dobéir que de commander. Ce dernier chapitre est consacré au dernier ouvrage de Tocqueville, lAncien régime et la révolution (1856). Il la présente au contraire comme le ferment dâune nouvelle société. Pour être égaux, les individus sont indépendants et séparés. A la limite, le panthéisme, observe Tocqueville, serait de ce point de vue la religion la plus propre à séduire lâge démocratique.En résumé, pour Tocqueville, lhomme est naturellement religieux, et la religion offre la possibilité pratique de modérer efficacement les passions démocratiques en soumettant cette société, à un dehors, relevant de la pure nature, la nature de lhomme naturellement religieux. Ces différences, aussi considérables soient-elles, servent cependant à mettre en valeur le «Même», cest-à-dire ce que la démocratie américaine et la démocratie européenne ont en commun, à savoir légalité des conditions.Légalisation des conditions est à la fois le fil conducteur de lhistoire européenne et le fait générateur de la République américaine, fille de lEurope. La démocratie elle-même nest-elle pas notre nouvelle religion? On sait que les citoyens des démocraties ont des instincts fort dangereux qui les poussent à sisoler les uns des autres et à poursuivre dun amour immodéré les jouissances matérielles. La société démocratique suscite la concurrence de tous avec tous, et en même temps cette concurrence doit être abolie, car accepter la concurrence, cest admettre la possibilité ou même la légitimité dune certaine inégalité. Pour en savoir plus, Oups, veuillez renseigner une adresse email valide, La démocratie, un processus inévitable selon Tocqueville, ocqueville et la démocratie, entretien avec Robert Damien, Max Weber, sociologue de la stratification sociale, Fonder la sociologie comme discipline scientifique : Emile Durkheim, « Les Fleurs du mal », les principaux thèmes. Ce qui fait de la démocratie une approche redoutable et hypocrite. Pour Tocqueville, il s'agit surtout d'étudier la démocratie américaine comme il l'écrit dans l'introduction de la première Démocratie. Pour les américains, citoyens et hommes sont des termes équivalents, convertibles lun dans lautre: la relation caractéristique de la citoyenneté républicaine - égalité et liberté, égale liberté de tous les citoyens - pénètre tous les aspects de la vie humaine.En cela la société américaine soppose à toutes les autres sociétés dans lHistoire. Obéir ne va plus jamais de soi en démocratie. Quel est leur ressort commun?Les américains voient le monde et conçoivent leurs tâches, leurs droits et leurs devoirs selon l opinion fondamentale selon laquelle le peuple est en toute chose souverain. Elle obéira par conséquent à ce que la majorité décide en son nom, mais sans admettre totalement le bien-fondé dune telle obéissance. La médiocrité est lâadjectif qui caractérise le mieux la démocratie. Lancien despotisme était violent et restreint. Le domestique et le maître restent étrangers lun à lautre. La démocratie suppose les hommes égaux tout en sachant quils ne le sont pas. Lumni utilise votre adresse email afin de vous adresser des newsletters. En démocratie, la richesse est tolérée mais elle doit rester une affaire strictement privée et ne garantir en aucun cas à ceux qui la possèdent une position sociale reconnue et influente.Les conceptions de la liberté sont également opposées. Il différencie trois formes d'égalité : l'égalité devant la loi, l'égalité des chances, l'égalité de considération. La démocratie politique découle directement dâune évolution irrémédiable de lâensemble de la société et de ses valeurs : câest un processus historique quâil nomme « égalisation des conditions ». Il faut donc que le citoyen sache commander et quil accepte dobéir aussi, selon les cas. En démocratie, en effet, de nouvelles inégalités apparaissent sans cesse : la science industrielle «élève sans cesse les maîtres» et abaisse les ouvriers, de plus en plus démunis face aux défis du monde contemporain.Toutefois, les nouveaux riches ne sont pas léquivalent des aristocrates de lancien régime. En Amérique, la religion est un instrument entre les mains du pouvoir démocratique.Tocqueville explique la particularité de la religion aux Etats-Unis par ses origines puritaines. » En 1831, Alexis de Tocqueville, un des pères fondateurs de la sociologie se rend en Amérique pour étudier la Démocratie, modèle qui selon lui va sâétendre aux nouvelles sociétés européennes en plein essor politique. Si bien que le tiers-état finit par former une nation complète qui na nul besoin des nobles et se passeraient même volontiers deux et de leurs privilèges. Autrement dit, la révolution était en marche depuis longtemps car linstrument de la transformation dune société féodale en une société démocratique fut
la monarchie.Comment sest opérée cette démocratisation de la société? Mais cette disposition compatissante comporte ses limites, car cest ce nest que ce qui est semblable à moi que je vise chez lautre.Chez les aristocrates, la compassion ne concerne que ceux auxquels on se trouve lié par le contexte social et politique (famille, serviteurs, classe sociale). Par la suite, cette «fondation puritaine» sest combinée avec lesprit de la liberté qui lui est tout contraire. Que lui reste-t-il à vouloir dans ces conditions? Ce «pouvoir social» produit donc un affadissement et un appauvrissement de la pensée. « Avec la démocratie cesse la nature qui assigne des places et des rangs dans un ordre hiérarchique fondé par Dieu.