Il se retrouve cependant confronté à un obstacle de taille : la Constitution lui interdit de se représenter en 1852. L'historiographie de la Deuxième République a longtemps été principalement limitée aux mois de 1848 suivant la révolution : ceux qui ont traité cette période ont souvent été guidés par leurs opinions politiques lorsqu'ils ont mis en place, tantôt la « légende rose » d'une République progressiste apportant la fin de l'esclavage, le suffrage universel et le début de la résolution de la question sociale, traitreusement abattue par « Badinguet » ; tantôt la « légende noire » d'une République idéaliste, sombrant dans l'improvisation stérile et dangereuse[127]. L'opposition espère ainsi doubler le nombre de votants, et réduire l'importance de François Guizot, à la tête du gouvernement depuis 1840 et qui avait encore obtenu une importante majorité aux élections de 1846. Les peintres se font l'écho de l'évolution du régime : L'Abolition de l'esclavage dans les colonies françaises en 1848 de François-Auguste Biard illustre bien l'utopie quarante-huitarde[106], tandis que le célèbre tableau Un enterrement à Ornans, de Gustave Courbet, crée la polémique en étant perçu comme une illustration de la déception du peintre après la victoire des conservateurs en 1849[107]. Cette résistance républicaine en province, dans le Centre, le Sud-Ouest, en Languedoc et dans le Var, terrorise les notables par son ampleur en certains lieux où le sang coule. S'il est en partie décapité en juin, ce courant parvient à se maintenir à l'Assemblée jusqu'à la fin de 1851 malgré les persécutions[53]. La perte de confiance ne favorise pas la reprise, et nombre des victimes de la crise recherchent des responsables à leur situation, se retournant donc contre un pouvoir déjà fragilisé[6] et se révélant incapable de trouver des solutions à cette crise. Le Sénat, dont les membres sont nommés à vie par le prince, est chargé de contrôler les lois votées par rapport à la constitution et à certains principes fondamentaux, et il peut seul proposer une modification de la constitution. La II e République invente le Président de la République élu au suffrage universel masculin, disposant de la même légitimité populaire que l’Assemblée. Il faut le savoir et le reconnaître. Cela lui fait perdre une partie du soutien des modérés, tandis que la gauche lui est opposée depuis les événements de juin[58]. Sur le plan économique, il mène d’abord une politique de la demande et procède à des nationalisations, notamment dans le secteur bancaire. Le désir d'égalité sur des sujets sociaux est également présent, et certaines s'engagent pour le rétablissement du divorce. L'élimination de l'extrême gauche semble accroître les chances d'une république bourgeoise et modérée, sous l'égide de Cavaignac. La peur bourgeoise face à ces événements est très forte, et les conséquences de ces violences sont durables dans les esprits[48]. Cette insurrection de province suscite un long débat entre les conservateurs, qui y voient avant tout une jacquerie tant redoutée avec son lot de destructions et de pillages, et, au contraire, les républicains qui y voient un mouvement de défense de la République. La rue de Poitiers et la réduction du corps électoral, Documents relatifs à la Deuxième République, Sénatus-consulte organique du 16 thermidor an X, Sénatus-consulte organique du 28 floréal an XII, Acte additionnel aux constitutions de l'Empire du 22 avril 1815, Question prioritaire de constitutionnalité, Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, Principes fondamentaux reconnus par les lois de la République, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Deuxième_République_(France)&oldid=177893293, Catégorie Commons avec lien local identique sur Wikidata, Portail:Printemps des peuples/Articles liés, Portail:Époque contemporaine/Articles liés, Portail:France au XIXe siècle/Articles liés, licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions, comment citer les auteurs et mentionner la licence. Cependant, le régime use fortement de candidatures officielles pour garantir un corps législatif docile. Il est en effet difficile d'évaluer avec précision la limite entre l'engagement politique des paysans et les exactions aux causes plus locales, mais aussi la part d'implication des paysans dans ces mouvements[102]. Dans les premiers mois de la République, de février à décembre 1848, soit jusqu'à l'élection présidentielle, les fonctions de chef de l'État sont exercées dans les faits, successivement, par : L'élection présidentielle de 1848, organisée pour désigner le président de la Deuxième République française, s'est tenue les 10 et 11 décembre 1848. Les socialistes en sont exclus, et elle est composée de François Arago (qui la préside), ainsi que Louis-Antoine Garnier-Pagès, Pierre Marie de Saint-Georges, Alphonse de Lamartine et Alexandre Ledru-Rollin. 17 Les élections législatives de mai 1848 marquant une nette faiblesse du courant socialiste, celui-ci est progressivement exclu de la vie politique[51]. En effet, si la crise est d'abord agricole, elle s'amplifie par la suite dans d'autres secteurs[3]. L'élection du président par le peuple suscite la crainte d'un retour à la monarchie, et un amendement supprimant cette élection est proposé, sans succès. Le 1 er juillet 1960, la république du Ghana est proclamée et Nkrumah en devient le premier président. Il est à la fois l’unique président de la Deuxième République, le premier chef d’État français élu au suffrage universel masculin, le 10 décembre 1848, le premier président de la République française, et après la proclamation de l’Empire le 2 décembre 1852, le dernier monarque du pays sous le nom de Napoléon III, empereur des Français. C’est enfin le régime qui applique pour la première fois le suffrage universel masculin en France et abolit définitivement l’esclavage dans les colonies françaises. Se réclamant de la Révolution française, ils souhaitent que les peuples puissent librement choisir leur destin et ils souhaitent que la République soutienne les Polonais et les Italiens de Milan et de Sicile insurgés contre leurs souverains, ou les Autrichiens, mais certains, comme Lamartine, prônent la prudence en ce domaine. Cependant, Louis-Napoléon Bonaparte est gêné par cet état de fait : il ne souhaitait pas que son régime naquît dans un bain de sang, et prononce donc un certain nombre de grâces[90]. Un front de l'ordre se forme, décidé à contrer les revendications des ouvriers en passant dans un premier temps par les urnes[31]. Toutefois les recherches sur les années 1849 et 1850 restent trop peu nombreuses par rapport à celles sur le début et la fin du régime[129]. En désaccord avec le projet de Constitution que proposent les ministres communistes, il démissionne en 1946. Leur fort coût accroit encore la motivation de la majorité des constituants pour les détruire[45]. Le député Baudin est tué sur une barricade, ce qui suscite une amplification de l'insurrection. Le président de la République est candidat à sa réélection. » En revanche, l'extrême gauche ne parvient pas à y faire exprimer le principe de « droit au travail »[56]. Il a remporté son premier mandat en décembre 2016 après deux tentatives précédentes infructueuses et est président du Ghana depuis janvier 2017. Ce dernier, chef de la diplomatie, définit la politique de la France en ce domaine comme un équilibre entre les principes qu'elle défend et l'étendue de ses forces. Seize d'entre eux sont tués, donnant un nouveau tour à la révolution[12]. Très représentatif des visées du parti de l'Ordre, ce gouvernement ne compte aucun républicain. Le premier Président français est Louis-Napoléon Bonaparte. Le roi Louis-Philippe met alors en œuvre plusieurs solutions successives, faisant appel en l'espace de quelques heures à deux de ses anciens ministres, Mathieu Molé et Adolphe Thiers, qui ne satisfont pas les manifestants, puis à Odilon Barrot, l'un des chefs de l'opposition dynastique, qui ne parvient pas non plus à rétablir la situation. Mais les monarchistes, qui vont former le parti de l'Ordre, représentent 200 députés. Une nouvelle loi réduit la liberté d'expression dans la presse (16 juillet 1850). », posée par les instituts CSA, BVA et Odoxa, les sondés se répartissent de la façon suivante : À la question « Comment qualifieriez vous l'action de X en tant que président de la République ? Certaines villes et même des départements tombent aux mains des insurgés, puis sont reconquis. L'élection de l'Assemblée constituante permet de mettre en place un système de gouvernement moins confus. D'autres témoins de l'époque ont laissé de précieuses sources, qu'il s'agisse des mémoires de Charles de Rémusat, d'Alexis de Tocqueville, ou de la correspondance de George Sand[124]. Décidés à revendiquer l'héritage de la Révolution, mais pas de la Terreur, les représentants de la République, notamment Lamartine, souhaitent une conciliation des classes, une amélioration des conditions de travail, et rejettent le drapeau rouge que veut imposer la foule au profit du drapeau tricolore déjà adopté[18]. La République est proclamée dans la foulée, pour éviter une nouvelle hésitation comme en 1830[14],[16]. Les populations de province profitent cependant dans un premier temps de la désorganisation suscitée par le changement de régime pour laisser exploser des tensions plus anciennes, et certains règlements de compte ont lieu, sous forme de pillages et destructions, avant que la majorité de la population rejoigne la République[27]. », posée par l'institut BVA, les sondés répondent « bon » ou « très bon » selon la répartition suivante : À la question « Dans quelle mesure diriez-vous avoir une bonne ou mauvaise image de chacun des présidents de la République suivants ? Emmanuel Macron a été diagnostiqué positif à la Covid-19. Nomination. Certaines s'engagent pour le droit au travail, ce qui leur permet d'obtenir des ateliers nationaux qui leur sont destinés. Le 7 novembre 1852, ce changement est proposé par le biais d'un sénatus-consulte[95]. Si le parti de l'Ordre remporte ces élections (53 % des voix, 64 % des élus), les démocrates-socialistes progressent (25 % des voix), alors que les républicains modérés sont laminés (11 % des voix). La nouvelle tendance est clairement affichée et, rapidement, certains préfets républicains sont remplacés par des anciens de la monarchie de Juillet ou des bonapartistes[63]. Le 4 septembre 1870, en pleine guerre franco-allemande, la République est proclamée, avec à sa tête : Après l'invasion du pays par l'armée allemande, le président Albert Lebrun nomme à la présidence du Conseil le maréchal Pétain. La crainte de dérives insurrectionnelles pousse les chefs de l'opposition dynastique, comme Odilon Barrot, à faire machine arrière, mais il est trop tard. 17. Les campagnes, notamment, ont plébiscité Bonaparte car, chose rare, il leur est possible de voter pour un nom qu'ils connaissent. Il s'empresse ensuite de fuir en Angleterre, signant dans le même geste la fin de la monarchie de Juillet. À la suite de ce vote, Bonaparte met en place une nouvelle Constitution en 1852. Ce dernier, jugé par certains comme le responsable des tumultes parisiens, ne doit son entrée à la commission qu'à Lamartine, qui en fait une condition de sa propre participation[38]. Présidence Aujourd'hui. Il s'en prend aussi violemment aux femmes qui militent pour leurs droits[111]. D'autre part, les catholiques effrayés par le socialisme et, notamment, les projets d'Hippolyte Carnot pour l'éducation, renforcent leur lutte contre le monopole de l'Université. La version du 16 octobre 2013 de cet article a été reconnue comme «, Crise économique et impossible réforme de la monarchie de Juillet, Gouvernement provisoire et tentatives sociales, Les élections d'avril 1848 et l'Assemblée constituante, La commission exécutive et les journées de juin, L'élection présidentielle de décembre 1848, La culture politique sous la Deuxième République, Une politisation progressive de la population, Influence du régime sur la pensée politique, Persistance de la Deuxième République dans la culture, « à l'amélioration du sort des classes laborieuses », « Elle a pour principes la Liberté, l’Égalité, la Fraternité. Le Premier ministre est désigné par le président de la République pour déterminer et conduire la politique générale de la France. Le coup d’État survient le 2 décembre 1851, date symbolique, anniversaire du sacre de Napoléon Ier et de la bataille d'Austerlitz. Cependant, le pouvoir est aux mains du parti de l'Ordre, et c'est donc dans le sens d'une politique conservatrice et catholique qu’agit le gouvernement. La Deuxième République se distingue des autres régimes politiques de l’histoire de France d’abord par sa brièveté, ensuite parce que c’est le dernier régime à avoir été institué à la suite d’une révolution. Emmanuel Macron, je le sais, est passionné par ces sujets. Dès décembre 1848, la République a un président, Louis-Napoléon Bonaparte, élu pour quatre ans comme champion du parti de l’Ordre. Et le premier président élu au suffrage « universel » (en l’occurrence exclusivement masculin…) porte un nom illustre : Louis-Napoléon Bonaparte. Les socialistes et les républicains radicaux souhaitent que la république adopte la Constitution de 1793, qui prévoyait pour la première fois le suffrage universel et une démocratie-semi directe, avec une concentration des pouvoirs en faveur de l'Assemblée (et non du chef de l’État) et la possibilité pour le peuple de proposer directement des candidats au conseil exécutif ou de se prononcer sur les lois[22]. Il est habituellement choisi au sein de la majorité de l'Assemblée nationale ou parmi les personnalités proches de ce courant majoritaire. Révisez en Première : Quiz La difficile entrée dans l'âge démocratique : la Deuxième République et le Second Empire avec Kartable ️ Programmes officiels de l'Éducation nationale Cette élection du président de la République au suffrage universel est donc durablement rejetée. Si le régime n'a pas officiellement recours à la censure, il envoie des « avertissements » lorsqu'un article lui déplaît, qui peuvent aboutir à la fin de la publication. « Le Premier ministre est un collaborateur, le patron, c'est moi », c’est ce qu’a déclaré l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy le 21 aout 2007. Cette crise cumule par ailleurs des aspects anciens et modernes : il s'agit notamment de la dernière grande crise de subsistance en France, mais aussi de la première véritable crise capitaliste de surproduction[2]. Certaines femmes de lettres se manifestent ainsi politiquement, comme George Sand qui s'engage au côté du gouvernement provisoire. L'entente est d'abord bonne entre les deux factions, organisées autour des journaux La Réforme et Le National. Le ministre de I'Intérieur, Léon Faucher, obtient difficilement le 24 mars l'interdiction des clubs politiques. Premier président de la Quatrième République, son mandat est marqué par la guerre d'Indochine. Certains républicains sont choqués que la République française s'attaque à une autre république pour restaurer une monarchie, et Ledru-Rollin appelle à des manifestations le 13 juin. Les journaux sont donc poussés à s'autocensurer[94]. Celle-ci prévoit que Bonaparte demeure président de la République, pendant dix ans. La crise économique et monétaire conduit des entreprises à la faillite, notamment dans les domaines de la métallurgie et de la construction ferroviaire, mettant à la fin de 1847 près de 700 000 ouvriers au chômage[5]. Le 24, la marche des insurgés vers le palais des Tuileries pousse le roi vieillissant à abdiquer rapidement en faveur de son petit-fils, le comte de Paris, âgé de neuf ans. Mais, confronté un échec partiel de son plan de relance, il opte pour un « tournant de la rigueur » en 1983. D’ici là, ce blog reviendra sur le parcours de ses prédécesseurs – l’occasion de dresser le portrait d’un mandat pas tout à fait comme les autres. Plusieurs courants de pensée coexistent durant la Deuxième République, dont l'évolution se révèle très forte. Le président nomme les autres membres du gouvernement sur proposition du Premier Ministre. L’état de siège est déclaré dans les départements qui se sont révoltés, et de nouveaux délits sont créés, notamment celui d'offense au président dans la presse. Il est cependant difficile de quantifier cette implication des femmes dans la révolution[105]. Ne comptent pas : Dernière modification le 5 janvier 2021, à 16:12, loi de séparation des Églises et de l'État, vote des pleins pouvoirs constituants à Pétain, Gouvernement provisoire de la République française, référendum sur la réforme du Sénat et la régionalisation, Première présidence de François Mitterrand, Seconde présidence de François Mitterrand, référendum sur la Constitution européenne, affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris, Compagnie du Chemin de fer de Paris à Orléans, pleins pouvoirs constituants au maréchal Pétain, Projet de constitution du 30 janvier 1944 – Projet du maréchal Pétain, « Vacance de la fonction présidentielle de 1940 à 1947 », https://d25d2506sfb94s.cloudfront.net/cumulus_uploads/document/mpkhdlakw7/Résultats%20YouGov%20pour%20LeHuff%20Post%20(Baromètre)%20158%20As_Sent%20031018.pdf, Armand Fallières, président du Sénat en 1900 - www.senat.fr, Le Sénat - Histoire de la IIIe République - Portrait de Gaston Doumergue (1863-1937) - www.senat.fr, « Discours de Georges Pompidou - Voyages à Albi (1964 ET 1970) », Élections présidentielles sous la Deuxième République, Élections présidentielles sous la Troisième République, Élections présidentielles sous la Quatrième République, Élections présidentielles sous la Cinquième République, Portrait officiel du président de la République française, Histoire des présidents de la République sur le site de la Présidence de la République, Tous les présidents de la Cinquième République, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Liste_des_présidents_de_la_République_française&oldid=178461318, licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions, comment citer les auteurs et mentionner la licence. 24 février 1848 – 2 décembre 1852(4 ans, 9 mois et 8 jours). Le Président de la république est l'autorité suprême. M. Conscients de la nécessité d'une réforme pour arriver au pouvoir, et de l'impossibilité de cette réforme avec la majorité au pouvoir, les monarchistes de l'« opposition dynastique » organisent partout une vaste campagne de banquets par laquelle, en contournant l'interdiction de réunions politiques, ils tentent de convaincre Guizot d'élargir les conditions d'accès au vote en sollicitant l'opinion. Elle exerce sa souveraineté sur les terri… Plus de 35 000 maires et adjoints élus (sur 65 000) occupaient déjà ces fonctions sous la monarchie de Juillet[53]. C'est ainsi qu'un homme comme Adolphe Thiers, qui a accepté la Deuxième République comme une contrainte temporaire, deviendra l'un des fondateurs de la Troisième[116]. À gauche, certains, comme Jules Grévy, se sont opposés à cette fonction suprême, jugeant que l'exécutif devait revenir au chef de gouvernement, révocable par l'assemblée ; mais leur proposition a été très nettement rejetée[55]. Des manœuvres semblables ayant lieu à l'hôtel de ville, les députés s'y précipitent. Système électoral. Arrivent ainsi de nouveaux venus, notamment Victor Hugo, mais aussi Louis-Napoléon Bonaparte (qui démissionne aussitôt), et pour l'extrême gauche, Marc Caussidière, Pierre-Joseph Proudhon et Pierre Leroux. Le 4 mai, l'Assemblée proclame à nouveau la République, à une date qui devient symboliquement sa fête[37]. Le Premier ministre est désigné par le président de la République pour déterminer et conduire la politique générale de la France. Les républicains parviennent à faire élire vingt-et-un des leurs pour remplacer trente-et-un de leurs chefs, déchus de leur mandat par la Haute Cour. L'armée, commandée par le général républicain Cavaignac (l'assemblée et la commission, incapables de trouver une solution, lui confient tous les pouvoirs le 24), réprime durement les insurgés avec ses 50 000 soldats, rejoints par 100 000 gardes nationaux de province. Le 20 novembre, un nouveau plébiscite appelle le peuple à se prononcer sur ce choix. Cela a également pour effet d'entraîner une poussée d'anticléricalisme chez les intellectuels et l'effacement du courant socialiste chrétien par rapport à la défense de l'ordre[73]. Karl Marx a également analysé cette époque sous l'optique de la « lutte des classes »[125]. Ancien chef de l'État de 1974 à 1981, 20ème président de la République française, Valéry Giscard d'Estaing est décédé à l'âge honorable de 94 ans. Rien n'est prévu pour régler pacifiquement un possible conflit durable entre le président et l’assemblée. La République est « revenue » après les temps d'éclipse : les deux Empires, l' « État français » sous Vichy. Les paysans, oubliés par les réformes, restent en revanche distants vis-à-vis du nouveau régime[28]. Pendant ce temps, le président se rend populaire auprès des militaires et effectue une tournée en province, séduisant tour à tour les républicains (en critiquant à mots voilés la loi électorale de mai 1850) et les conservateurs[82]. Le président de la République, il est à droite ou il est à gauche, mais comme il représente tous les Français, il doit faire attention de ne pas trop pencher d’un côté ou de l’autre. L'historien Henri Guillemin y voit pour sa part un « piège », dans la mesure où Huber aurait pu être un provocateur de la police, rôle qu'il avait rempli sous Louis-Philippe[41]. Le théâtre, pour séduire un public que la crise politique et l'épidémie de choléra pourraient détourner, brocarde le régime à partir de la fin de l'année 1848, présentant la République comme l'héritière de la Terreur[110]. C'est à dire que le Premier ministre peut refuser de démissionner, même si le Président de la république le lui demande ! En province, les idées de la Montagne circulent aussi par le biais du folklore, des danses et des chansons[98]. Le gouvernement œuvre pour affaiblir le camp républicain en vue des élections législatives que l'Assemblée, à majorité républicaine, est contrainte d'accepter le 29 janvier sous pression militaire (l'armée étant mobilisée au vague prétexte d'émeutes). Ce n'est pas par blague que le Président lui demande de démissionner. Cette déclaration marque la nature de la collaboration entre le président de la République et son Premier ministre François Fillon. De plus, la garde nationale, chargée de maintenir l'ordre, n'est guère favorable au ministre. Cela n'est pas sans danger pour le gouvernement, d'autant que les idées socialistes, mais aussi la popularité croissante de Bonaparte, ont trouvé un puissant moteur dans les ateliers nationaux dont la majorité craint qu'ils ne suscitent des mouvements insurrectionnels[44]. Ce jour de vote fait donc figure d'entrée en scène du monde rural sur la scène politique française[62]. Cependant, une grande majorité des régions ne bouge pas, et la répression importante permet au régime de rassurer les notables[89]. Afin d'avoir le temps de développer leur propagande en province, ils demandent, sous la direction de Blanqui, un report des élections. À la suite de la création de la commission, un gouvernement est formé dans la même tendance, proche du National, malgré deux concessions aux socialistes : le maintien d'Hippolyte Carnot à l’Instruction, et l'arrivée de Ferdinand Flocon à l’Agriculture et au Commerce[39]. François Hollande (2012 – 2017) : le normal Sous la V e République, l’exécutif est bicéphale avec, d’un côté, le Président de la République élu directement par le peuple, de l’autre, le Premier ministre nommé par le chef de l’État et responsable devant l’Assemblée nationale. Elevé en Suisse à la chute du 1er Empire, Louis Napoléon Bonaparte plonge très tôt dans le grand bain de la politique avec un profil atypique de Républicain métissé de césarisme et de nationalisme. » Peu à peu, la nouvelle du changement de régime annoncé se répand. Le GPRF disparaît peu de temps après l'adoption de la Constitution de la Quatrième République[3]. La dernière modification de cette page a été faite le 21 décembre 2020 à 20:57. Bonaparte, à qui la Constitution interdit de se représenter au terme de son mandat, fait pression pour obtenir qu’elle soit amendée, mais en vain. Emmanuel Macron La biographie et le portrait officiel du 8ème président de la Vème République, son rôle, son investiture.. Brigitte Macron Sa biographie et le portrait officiel, ses déplacements et rendez-vous, la charte de transparence.. Équipe du Président Le cabinet, les conseillers, l'État-major, les services de la Présidence de la République. Cette période sans monarque permet en effet à certains conservateurs, qu'ils soient légitimistes ou orléanistes, de voir que le concept de république ne remet pas forcément en cause ni leurs biens, ni leurs principes. Si on ne peut parler d'une peinture révolutionnaire, un tournant décisif s'amorce néanmoins, avec l'émergence d'une peinture davantage empreinte d'émotion et la naissance de la peinture de reportage, qui anticipe l'avènement de la photographie[108]. Il est déjà une figure connue en 1848 pour avoir tenté à plusieurs reprises de prendre le pouvoir par la force. Ainsi, si on cherche à contrer le courant socialiste à Paris, c'est le courant monarchiste qui est craint en province[32]. Le président nomme Odilon Barrot à la tête d'un gouvernement à forte coloration monarchiste. Pendant l'été 1848, les élections municipales du 3 juillet, et les cantonales des 27 août et 3 septembre, montrent une évolution de l'électorat. Par crainte de la fermeture des ateliers nationaux, seul moyen de subsistance d'une partie de la population ouvrière, une émeute survient à Rouen, première effusion de sang entre républicains sous ce régime[36]. Lorsque Proudhon propose son projet socialiste à l'Assemblée, il ne reçoit que 2 voix, contre 600[51]. Cependant, il n’est pas suivi, une partie des chefs sont arrêtés, et Ledru-Rollin lui-même s'exile pour vingt ans en Angleterre[68]. Il en va de même au début de la Quatrième République où le souvenir de Bonaparte, mêlé à celui, plus récent, de Pétain, pousse à rejeter à nouveau le suffrage universel pour l'élection présidentielle[121]. Dès le début du régime, la fin de la censure permet une circulation plus facile des idées, notamment au sein des milieux ouvriers. Elle nomme également les personnes ayant exercé la fonction de chef d'État de la France républicaine de 1792 à 1804 et de 1940 à 1947. Les élections législatives des 17 et 18 septembre confirment l'évolution : dans treize départements, sur dix-sept députés élus, quinze sont monarchistes[54]. L’image d’un ancien président à la barre est sans précédent : Nicolas Sarkozy est le premier à comparaître devant un tribunal sous la Ve République. Bien qu'il s'agisse d'une période particulièrement courte, la Deuxième République fait figure de « laboratoire » et d'expérience dans la pratique républicaine en France.