Or la guerre égalise les conditions d’une manière radicale et abolit la concurrence de telle sorte qu’elle constitue curieusement un «remède» aux maux de la démocratie. Laurence Guellec (éditeur), « Tocqueville et l’esprit de la démocratie », La Revue Tocqueville, numéro spécial bicentenaire 1805-2005, vol. Dans une société qui se veut égalitaire, la conscience des inégalités est très forte. C'est pourquoi de Tocqueville considérait l'individualisme comme un problème dont seul souffraient les nations démocratiques. Peu après la publication de La Démocratie en Amérique, Alexis de Tocqueville défie les conventions en épousant le 26 octobre 1835 sa maîtresse Mary Mottley, qu'il a rencontrée à Versailles.C'est une Anglaise sans fortune et de six années plus âgée que lui. Mais cette convenance ne définit pas un lien nécessaire, parce que, par une autre convenance, naturelle elle aussi mais cette fois heureuse, les hommes démocratiques, qui veulent être indépendants, veulent l'être aussi dans l'ordre politique» Ibid, pp 170-171. Ainsi, en Amérique, le citoyen démocratique n’est pas un homme religieux ; mais, pour appréhender sans vertige sa liberté illimitée, il se dédouble et se réfléchit dans l’image de l’homme naturellement soumis à Dieu. Car, plus la société est décomposée en ses éléments, plus elle doit recourir, pour continuer d’être soudée, à un pouvoir extérieur. L’égalité des conditions a pour corrélat l’adoucissement des mœurs. Les progrès de la démocratie n’y font qu’un avec l’érosion des influences individuelles.Est-ce encore une société cette collectivité dans laquelle personne ne dépend plus de personne ni ne reconnaît plus l’autorité de personne? Or, aux Etats-Unis, la religion se marie harmonieusement avec la liberté démocratique. «Ils ont prêts à exposer leur vie, pour s’assurer, en un moment, les prix de la victoire»… A propos de la guerre, on observe les étonnants paradoxes de l’homme démocratique, qui ne sait plus que calculer. Il constitue le troisième pouvoir générateur de la démocratie.Egalité des conditions, souveraineté du peuple et opinion publique toute puissante sont les «trois principes générateurs « de la démocratie. Dans nos sociétés, tous les hommes se tiennent pour semblables, et chacun s’identifie immédiatement à chacun: « en vain s’agira-t-il d’étrangers ou d’ennemis : l’imagination les met aussitôt à leur place». Commenter cette citation d'Alexis de Tocqueville : « La démocratie détend les liens sociaux mais elle ressert les liens naturels. «Le despotisme, qui est dangereux dans tous les temps, est donc particulièrement à craindre dans les siècles démocratiques». Moyennant quoi, la religion doit admettre, pour subsister et exister sainement, son entière dépendance par rapport à l’ordre démocratique.La séparation du religieux et du politique n’est pour finir que l’instrument de l’harmonisation du religieux avec la politique démocratique. Or, un livre de Michel Onfray « Tocqueville et les apaches » – pour ceux qui n’ont pas le temps de lire toutes les œuvres du quidam – nous éclaire sur les vues de … Or l’égalité telle que se la représente l’homme démocratique est une abstraction, c’est la raison pour laquelle elle est illimitée. Redoutable dans la mesure où le pouvoir social soumet toujours plus complètement l’autre au jugement de la masse : si bien que «la douceur est le baume et le poison des sociétés démocratiques». L’ancien despotisme était violent et restreint. Le tiers état dans son ensemble s’est enrichi et s’est cultivé, jusqu’à dépasser la noblesse parfois. Ils sont donc faibles. Elle engendre toutefois ses antidotes, les associations ouvrières. Il existe un franc décalage entre le prestige de son œuvre et l’empreinte réelle, ou l’attrait, de sa pensée. On doit renoncer à le faire comprendre aux âmes médiocres qui ne l'ont jamais ressenti.»Cette liberté politique, dont la présence ou l'absence a une si grande importance pour le destin général des sociétés, a ainsi sa source dans une expérience inanalysable et incommunicable de certains hommes, dans un don fait directement par la nature, par Dieu à certains hommes. Mais ce détournement du politique n’a été possible que parce que le pouvoir absolu a confisqué ce qui relevait de la noblesse dans la société féodale. Deux idées-forces sont au cœur de la démocratie : l’égalité et la liberté. C’est la raison pour laquelle la religion, qui dirige leurs cœurs dans une direction opposée, leur est encore plus nécessaire qu’aux autres hommes. Selon eux, la démocratie est uniquement la démocratie au sens théorique. Que lui reste-t-il à vouloir dans ces conditions? «Il est difficile d’être l’ami de la démocratie ; il est nécessaire d’être l’ami de la démocratie, tel est l’enseignement de Tocqueville».«Il est vrai que la démocratie est en un sens très réel l’ennemie de la grandeur humaine ; mais les ennemis de la démocratie sont des ennemis bien plus dangereux de cette grandeur»«Pour bien aimer la démocratie, il faut l’aimer modérément»Pierre ManentPremier extrait(la liberté politique)Or, d'où vient-elle, cette liberté si nécessaire et si souvent absente? A l’opinion! En ce sens, cette passion semble bien naturelle. Pour Tocqueville, il s'agit surtout d'étudier la démocratie américaine comme il l'écrit dans l'introduction de la première Démocratie. D'une part la liberté politique est la chose la plus indispensable aux hommes s'ils veulent mener une vie pleinement humaine puisqu'elle «crée la lumière qui permet de voir et de juger les vices et les vertus des hommes» ; d'autre part, la présence de cette composante essentielle de la vie humaine n'est ni assurée (on ne trouve pas l'amour de la liberté dans tous les hommes, loin s'en faut) ni susceptible d'être produite à volonté par les hommes (sa seule source est dans la nature). En démocratie, la richesse est tolérée mais elle doit rester une affaire strictement privée et ne garantir en aucun cas à ceux qui la possèdent une position sociale reconnue et influente.Les conceptions de la liberté sont également opposées. De son vivant déjà, et plus encore depuis sa mort, Tocqueville était entouré d’une aura incertaine. La démocratie a besoin de règles modératrices et de modérateurs. La démocratie suppose les hommes égaux tout en sachant qu’ils ne le sont pas. (II, p 326). La caricature de la démocratie (le Far-west, la «dissociété») n’est pas la démocratie. C’est en ce sens qu’elle tend à rapetisser la nature humaine. Lumni utilise votre adresse email afin de vous adresser des newsletters. Elle est à la fois son dehors et sa limite. La démocratie américaine, nous dit Tocqueville, est fondée sur l’absoluité de la souveraineté populaire. Par la suite, cette «fondation puritaine» s’est combinée avec l’esprit de la liberté qui lui est tout contraire. tous comme les anciens romains qui avaient bien compris l’utilité politique de la religion. Chacun est courtisan et courtisé, au sein de cette masse commune qui «vit dans une perpétuelle adoration d’elle-même». Il entre de lui-même dans les grands coeurs que Dieu a préparés pour le recevoir ; il les remplit, il les enflamme. «L’égalité place les hommes à côté les uns des autres sans liens qui les retienne». Régime politique selon Alexis de Tocqueville, où la démocratie est un Etat social dans lequel les citoyens sont égaux en soulignant qu'ils ne peuvent l'être au niveau économique ou social. L’important est d’avoir une opinion, quelle que soit cette opinion…D’un autre côté, l’homme démocratique est porté au doute puisqu’il ne peut s’incliner devant aucune autorité intellectuelle ou morale. Mais pour finir, ce qui définit la démocratie américaine, ce n’est ni la mentalité ni la forme étatique mais «le principe de la souveraineté du peuple répandu dans la société entière» (chapitre 4 et 5 du tome 1). Tocqueville définit la démocratie non point comme une forme de gouvernement mais comme un état social caractérisé par " l'égalité des conditions". En Amérique, la Providence est généreuse et maternelle, alors qu’en Europe la Providence, ou nécessité telle qu’elle fut portée par l’Histoire, a débouché sur la Terreur. L’Ancien Régime et la Révolution ne sont pas imperméables.Alexis de Tocqueville affirme dans L’Ancien Régime et la Révolution que la Révolution française n’a en réalité fondé un nouvel ordre social qu’en faisant parvenir à maturité ce que les temps antérieurs avaient préparé. A la limite, le panthéisme, observe Tocqueville, serait de ce point de vue la religion la plus propre à séduire l’âge démocratique.En résumé, pour Tocqueville, l’homme est naturellement religieux, et la religion offre la possibilité pratique de modérer efficacement les passions démocratiques en soumettant cette société, à un dehors, relevant de la pure nature, la nature de l’homme naturellement religieux. C’est ce que Tocqueville nomme le «pouvoir social».Le pouvoir social (pouvoir que la société exerce sur elle-même) est celui de l’«opinion publique». Au contraire les idées générales de bien et de mal ne suscitent pas de véritables passions ni n’appellent le sacrifice de sa personne ; l’honneur qui porte sans doute sur des valeurs plus universelles, perd graduellement de sa force. Il restait toutefois des liens sociaux, des liens à l’intérieur des classes sociales. Cette situation a détruit la «liberté politique», (entendez l’esprit de liberté et de responsabilité) qui garantissait le lien entre groupes sociaux pourtant différents et inégaux. Parallèlement, la société démocratique accorde à tout individu le droit d’avoir une opinion personnelle. La liberté politique a donc disparu avant la Révolution française. dans cet extrait, Robert Damien, professeur de philosophie à l'université paris ouest, évoque la façon dont Alexis de Tocqueville rend raison de la démocratie par l'égalité des conditions. «Parmi les objets nouveaux qui, pendant mon séjour aux Etats-Unis, ont attiré mon attention, aucun n’a plus vivement frappé mes regards que l’égalité des conditions […] (quand je reportais ma pensée vers notre hémisphère) je vis l’égalité des conditions qui, sans y avoir atteint comme aux Etats-Unis ses limites extrêmes, s’en rapprochait chaque jour davantage …».L’ «égalité des conditions» ne caractérise pas un régime politique mais une mentalité, un état social. La démocratie politique découle directement d’une évolution irrémédiable de l’ensemble de la société et de ses valeurs : c’est un processus historique qu’il nomme « égalisation des conditions ». » « Désormais, en démocratie, nous avons à nous réaliser nous-mêmes. Par l’érosion constante du pouvoir de l’aristocratie ; ce sont d’abord les paysans qui ont cessé d’être les sujets des seigneurs, tout en subissant toujours leur oppression. Les Carnets de l'Herne ont publié la dernière partie de cette œuvre majeure sous le titre Le despotisme démocratique. Penser comme les autres, toute légitimité se trouvant par hypothèse dans le nombre, est donc l’horizon de toutes les démarches individuelles.Finalement, Tocqueville démontre que le présupposé ultime de l’idée majoritaire est que «le plus juste est dans le plus fort» (le plus grand nombre). Ainsi la société démocratique est régie par le pouvoir central, expression de la souveraineté du peuple.Cependant, tout ceci reste secondaire par rapport au véritable ressort de la démocratie, sa clef de voûte qui est le pouvoir social. Nous avons acquis la liberté de devenir. En d’autres termes, l’extension de la liberté à tous en change la compréhension, et, finalement, la liberté égale pour tous finit par contredire ou annuler la liberté de chacun. => Repli sur soi, confiance. Les américains affichent leur religion par utilitarisme (ou cynisme?) La religion y est tenue pour utile alors que la question de sa vérité est mise entre parenthèses. Définition de la démocratie : régime de liberté et d’impuissance. «Si bien que tout ce que la Révolution a fait se fût fait, je n’en doute pas, sans elle ; elle n’a été qu’un procédé violent et rapide à l’aide duquel on a adapté l’état politique à l’état social, les faits aux idées et les lois aux moeurs». Comment fonctionnent les élections présidentielles américaines . Ce dernier chapitre est consacré au dernier ouvrage de Tocqueville, l’Ancien régime et la révolution (1856). Selon Tocqueville, le processus de démocratisation est, à l’échelon mondial, inévitable, puisque le désir de bien-être et d’égalité est, en quelque sorte, inscrit dans la nature humaine : « Parmi toutes les passions que l’égalité fait naître ou favorise, il en est une qu’elle rend particulièrement vive et qu’elle dépose en même temps dans le cœur de tous les hommes : c’est l’amour du bien-être. système politique dans lequel le peuple exerce sa souveraineté sans l'intermédiaire d'un organe représentatif. Tocqueville en fait un trait caractéristique des sociétés. Toutefois, Tocqueville n’analyse pas la démocratie comme un simple renouveau de l’ordre juridique et politique, au sein duquel l’égalité entre les citoyens ne serait que formelle. Alexis de Tocqueville, dont chacun sait qu'il est l'auteur de La Démocratie en Amérique, œuvre publiée entre 1835 et 1840, était membre de l'Académie des sciences morales et politiques et de l'Académie française. Il la présente au contraire comme le ferment d’une nouvelle société. Ainsi, aux Etats-Unis, il n’y a de pouvoir que dans la société, mais ce pouvoir invisible que la société exerce sur elle-même est plus présent, plus actif et plus grand qu’aucun pouvoir connu en Europe. La liberté démocratique, c'est-à-dire l'indépendance individuelle, ne devient liberté politique que parce que les hommes ne peuvent échapper à la nécessité de vivre ensemble. Tocqueville a vu dans cette passion de l’égalité, lorsqu’elle tourne spontanément à la haine de toute différenciation et de tout talent, un risque majeur des temps modernes. Autrement dit, la révolution était en marche depuis longtemps car l’instrument de la transformation d’une société féodale en une société démocratique fut… la monarchie.Comment s’est opérée cette démocratisation de la société? » En 1831, Alexis de Tocqueville, un des pères fondateurs de la sociologie se rend en Amérique pour étudier la Démocratie, modèle qui selon lui va s’étendre aux nouvelles sociétés européennes en plein essor politique. La nature de la démocratie moderne n'est pas politique ; la démocratie est une opinion totale sur les choses humaines, qui a des conséquences bouleversantes sur l'ordre politique lui-même, parce qu'elle attaque ce qui était le présupposé même de toute existence politique, sous quelque régime que ce fût, à savoir les liens de dépendance, les influences individuelles, la hiérarchie des notabilités et des patronages, décor immémorial de la vie politique des hommes. Mais cette disposition compatissante comporte ses limites, car c’est ce n’est que ce qui est semblable à moi que je vise chez l’autre.Chez les aristocrates, la compassion ne concerne que ceux auxquels on se trouve lié par le contexte social et politique (famille, serviteurs, classe sociale). Dans son éloge de la femme américaine, Tocqueville verse le respect du pouvoir patriarcal au crédit de la religion en Amérique. L’emprise de l’idée du semblable sur les consciences est, pour Tocqueville, une transformation de la condition de l’homme. «Il y a donc des membres, mais point de corps». Sinon, elle risque de provoquer des heurts violents entre les membres de la société (sa famille a payé un lourd tribut à la Révolution française). Car toute religion est ultimement régie par un dogme, celui de la démocratie est le règne incontestable de l’opinion publique. Tocqueville, à travers son œuvre De la démocratie en Amérique, remet en question la double stratégie politique adoptée par le système démocratique, une stratégie vacillant entre douceur et violence. Et pourtant, si les conditions se rapprochent, les personnes s’éloignent. En démocratie, toutes les inégalités sont constamment et légitimement suspectées. Si bien que le tiers-état finit par former une nation complète qui n’a nul besoin des nobles et se passeraient même volontiers d’eux et de leurs privilèges. Mais d’où la démocratie tirera-t-elle les ressources de raison et de sagesse dont elle a besoin pour se modérer elle-même?Selon Tocqueville, seule la religion peut guider et modérer la démocratie. L'éditeur François L'Yvonnet nous présente ce Carnet. Par là même, l’affirmation de soi ainsi que l’oubli de soi pour un proche sont «naturels» .En revanche, en démocratie : «le soi et l’autre s’érodent mutuellement» et si ces sociétés sont douces elles sont aussi sournoisement tyranniques. Aucun homme n’est doué aux yeux de l’homme démocratique d’une autorité naturelle et incontestable. (II, p 109)La liberté constitue pourtant en même temps le remède à ces maux que l’égalité engendre. Or, on l’a vu plus haut, en démocratie, l’idée d’influence individuelle n’est pas tolérée. Tocqueville montre que l’avènement de la démocratie ne constitue pas une rupture avec l’Ancien Régime. Aucune influence intellectuelle ou morale n’est tenue pour légitime. -Les grandes lignes de la pensée de Tocqueville : => Dans une démocratie, tous les individus peuvent accéder à n’importe quelle position sociale. La reconquête de l’état de nature et l’établissement d’un Etat central se fixant cet objectif en sont respectivement la fin (égalité des conditions de la concurrence) et le moyen (pouvoir central auquel tout le monde s’identifie). Le désir d’acquérir et la peur de perdre cumulent leurs effets pour obséder l’âme démocratique et la délivrer de tout autre préoccupations. En revanche, le besoin d’une religion est inscrit dans la nature de l’homme. L'esclave espère devenir un jour esclave Inégalités matérielles compensées Égalité juridique … ... Notre esprit suit un mouvement de balancier, entre la foi en les mécanismes réels de notre démocratie et la réalité de l’exercice du pouvoir, sur lequel nous semblons impuissants. La clef de la démocratie américaine se trouve donc dans les traits qui distinguent l’Amérique de l’Europe. Au contraire les américains voient dans leur religion une religion «naturelle», sur la base d’un christianisme révélé qu’ils ramènent, pour ainsi dire, à l’état laïc (peu de dogmes, peu d’ascétisme et donc une grande tolérance). Le pouvoir absolu de tous n’est pas moins avilissant que celui de quelques uns et Tocqueville redoute une nouvelle forme de despotisme que l’usage partiel de nos droits civiques n’interdit pas.Un usage si court de leur libre arbitre (le vote) : «n’empêchera pas qu’ils ne perdent peu à peu la faculté de penser, de sentir et d’agir par eux-mêmes et qu’ils ne tombent ainsi graduellement au dessous du niveau de l’humanité». La démocratie a été analysée en Amérique par le français Tocqueville. « La démocratie rend les citoyens égaux devant la loi. Et chacun affiche effectivement des opinions auxquelles il tient, parce que c’est son opinion, mais qu’il abandonnera ou révisera aisément. La liberté aristocratique est donc fondée sur une idée fausse : selon cette idée, seuls certains hommes sont faits pour être libres. Chaque individu obéit au «pouvoir social» en ne croyant obéir qu’à lui-même, à lui même en tant que membre de cette masse homogène, ce «conglomérat de semblables» tenu pour la seule source de toute autorité. Le despotisme démocratique est doux…mais plus étendu et moins apparent. La démocratie américaine repose sur la Constitution proclamée en 1787 et fondant un régime républicain fédéral avec séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. est davantage l’expression d’une déconnexion entre le développement des valeurs d’égalité d’une part et l’ordre politique qui n’a pas évolué en ce sens d’autre part. Quel est leur ressort commun?Les américains voient le monde et conçoivent leurs tâches, leurs droits et leurs devoirs selon l’ opinion fondamentale selon laquelle le peuple est en toute chose souverain. La société démocratique suscite la concurrence de tous avec tous, et en même temps cette concurrence doit être abolie, car accepter la concurrence, c’est admettre la possibilité ou même la légitimité d’une certaine inégalité. En effet, ce qui tenait ensemble les sociétés précédentes et les sociétés autres, c’est une «hiérarchie de patronages». Logeant l'indépendance et la séparation là où aucun régime antérieur - aussi «démocratique» fût-il -- n'avait songé à les loger, elle bouleverse la matière même dont est fait l'ordre politique, cette matière que Tocqueville appelle «état social».Sous l'emprise d'une telle opinion, la liberté politique n'est plus qu'un cas particulier d'application du principe de l'indépendance humaine ; elle est l'application à ce qui devient par le fait même un département particulier de la vie humaine d'un principe qui doit prévaloir dans tous les départements.

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