Il constitue le troisième pouvoir générateur de la démocratie.Egalité des conditions, souveraineté du peuple et opinion publique toute puissante sont les «trois principes générateurs « de la démocratie. Dans son pays - la France - déchiré entre les partis, certains redoutent, d’autres espèrent la continuation de l’avancée de cette démocratie dont une formule de l’époque dit qu’elle «coule à pleins bords».Tocqueville nous fait tout d’abord part d’un émerveillement : la République américaine a été fondée en pleine connaissance de cause par des individus particulièrement entreprenants, compétents et doués. Redoutable dans la mesure où le pouvoir social soumet toujours plus complètement l’autre au jugement de la masse : si bien que «la douceur est le baume et le poison des sociétés démocratiques». système politique dans lequel le peuple exerce sa souveraineté sans l'intermédiaire d'un organe représentatif. Il restait toutefois des liens sociaux, des liens à l’intérieur des classes sociales. -Les grandes lignes de la pensée de Tocqueville : => Dans une démocratie, tous les individus peuvent accéder à n’importe quelle position sociale. Elle recèle le risque du despotisme lorsque la passion de l'égalité conçue comme égalitarisme et non comme égalité en … Et pourtant, si les conditions se rapprochent, les personnes s’éloignent. Elle obéira par conséquent à ce que la majorité décide en son nom, mais sans admettre totalement le bien-fondé d’une telle obéissance. Et chacun affiche effectivement des opinions auxquelles il tient, parce que c’est son opinion, mais qu’il abandonnera ou révisera aisément. Aux yeux de Tocqueville, la démocratie américaine est une démocratie modérée et libre, c’est-à-dire une pure démocratie. Que lui reste-t-il à vouloir dans ces conditions? Tandis que la démocratisation française, issue de l’ancien régime obéit à des principes autres que le principe démocratique. La démocratie a besoin de règles modératrices et de modérateurs. Tendance au conformisme, à l’apathie, au délaissement de la sphère publique. (p 166)La nouvelle inégalité est donc le fruit de la nouvelle égalité. Obéir ne va plus jamais de soi en démocratie. Ils embarquent au Havre le 2 avril 1831 avec des compagnons de voyage en majorité américains et séjournent près de 10 mois, rembarquant de New York le 20 février 1832. Mais la grande majorité des citoyens a plus d’occasions d’obéir que de commander. «Il y a donc des membres, mais point de corps». Et pourtant, elle met en péril la nature de l’homme pour Tocqueville!Elle est naturelle, et les sentiments aristocratiques apparaissent de son point de vue ce qu’ils sont effectivement, le produit de conventions ; les relations entre membres d’une même famille, codifiées et relativement froides, sont purement et simplement des artifices sociaux.Au contraire, dans une société démocratique, les liens entre les membres d’une même famille (le fils tutoie son père!) Ainsi la société démocratique est régie par le pouvoir central, expression de la souveraineté du peuple.Cependant, tout ceci reste secondaire par rapport au véritable ressort de la démocratie, sa clef de voûte qui est le pouvoir social. Lumni utilise votre adresse email afin de vous adresser des newsletters. La passion de l’égalité ne peut être apaisée : «le désir de l’égalité devient toujours plus insatiable à mesure que l’égalité est plus grande».La pensée ne parvient pas à concevoir le terme ultime de la tâche égalitaire, mais l’étape prochaine lui suffit, en tant qu’objectif, pour le moment présent. Autrement dit, la révolution était en marche depuis longtemps car l’instrument de la transformation d’une société féodale en une société démocratique fut… la monarchie.Comment s’est opérée cette démocratisation de la société? Ce qui définit l’homme démocratique, c’est l’individualisme, qu’il ne faut pas confondre avec l’égoïsme.«L’égoïsme est un amour passionnel et exagéré de soi-même», tandis que l’individualisme est «un sentiment réfléchi et paisible qui dispose chaque citoyen à s’isoler de la masse de ses semblables et à se retirer à l’écart avec sa famille et ses amis ; de telle sorte que, après s’être ainsi créé une petite société à son usage, il abandonne volontiers la grande société à elle-même».Une telle approche tend évidemment à distendre infiniment le lien social. N’est-ce pas plutôt une «dissociété»? Or l’égalité telle que se la représente l’homme démocratique est une abstraction, c’est la raison pour laquelle elle est illimitée. Ainsi seulement paraît surmontée l'alternative entre les deux formes de liberté, la liberté-privilège de l'aristocratie et la liberté-droit commun de la démocratie. Seul un tel pouvoir est en mesure de réactiver le lien social. Tocqueville a vu dans cette passion de l’égalité, lorsqu’elle tourne spontanément à la haine de toute différenciation et de tout talent, un risque majeur des temps modernes. Au contraire, aux Etats-Unis, aucune influence de famille ni de corps ne se laisse apercevoir «souvent même on ne saurait y découvrir d’influence individuelle un peu durable». On doit renoncer à le faire comprendre aux âmes médiocres qui ne l'ont jamais ressenti.»Cette liberté politique, dont la présence ou l'absence a une si grande importance pour le destin général des sociétés, a ainsi sa source dans une expérience inanalysable et incommunicable de certains hommes, dans un don fait directement par la nature, par Dieu à certains hommes. «Il est difficile d’être l’ami de la démocratie ; il est nécessaire d’être l’ami de la démocratie, tel est l’enseignement de Tocqueville».«Il est vrai que la démocratie est en un sens très réel l’ennemie de la grandeur humaine ; mais les ennemis de la démocratie sont des ennemis bien plus dangereux de cette grandeur»«Pour bien aimer la démocratie, il faut l’aimer modérément»Pierre ManentPremier extrait(la liberté politique)Or, d'où vient-elle, cette liberté si nécessaire et si souvent absente? Il existe un franc décalage entre le prestige de son œuvre et l’empreinte réelle, ou l’attrait, de sa pensée. En effet, ce qui tenait ensemble les sociétés précédentes et les sociétés autres, c’est une «hiérarchie de patronages». Toutefois, Tocqueville n’analyse pas la démocratie comme un simple renouveau de l’ordre juridique et politique, au sein duquel l’égalité entre les citoyens ne serait que formelle. Pour en savoir plus, Oups, veuillez renseigner une adresse email valide, La démocratie, un processus inévitable selon Tocqueville, ocqueville et la démocratie, entretien avec Robert Damien, Max Weber, sociologue de la stratification sociale, Fonder la sociologie comme discipline scientifique : Emile Durkheim, « Les Fleurs du mal », les principaux thèmes. Logeant l'indépendance et la séparation là où aucun régime antérieur - aussi «démocratique» fût-il -- n'avait songé à les loger, elle bouleverse la matière même dont est fait l'ordre politique, cette matière que Tocqueville appelle «état social».Sous l'emprise d'une telle opinion, la liberté politique n'est plus qu'un cas particulier d'application du principe de l'indépendance humaine ; elle est l'application à ce qui devient par le fait même un département particulier de la vie humaine d'un principe qui doit prévaloir dans tous les départements. Au contraire les américains voient dans leur religion une religion «naturelle», sur la base d’un christianisme révélé qu’ils ramènent, pour ainsi dire, à l’état laïc (peu de dogmes, peu d’ascétisme et donc une grande tolérance). L’égalité des conditions a pour corrélat l’adoucissement des mœurs. Il semble donc hésiter entre une détermination essentiellement sociale et une détermination essentiellement politique de la démocratie. Dans nos sociétés, tous les hommes se tiennent pour semblables, et chacun s’identifie immédiatement à chacun: « en vain s’agira-t-il d’étrangers ou d’ennemis : l’imagination les met aussitôt à leur place». Il s’est penché sur l’étude de la démocratie. Chez les anciens, la liberté est l’usage d’un privilège. Or, on l’a vu plus haut, en démocratie, l’idée d’influence individuelle n’est pas tolérée. On sait que les citoyens des démocraties ont des instincts fort dangereux qui les poussent à s’isoler les uns des autres et à poursuivre d’un amour immodéré les jouissances matérielles. L'éditeur François L'Yvonnet nous présente ce Carnet. La passion de l’égalité est-elle conforme ou contraire à la nature de l’homme. Penser comme les autres, toute légitimité se trouvant par hypothèse dans le nombre, est donc l’horizon de toutes les démarches individuelles.Finalement, Tocqueville démontre que le présupposé ultime de l’idée majoritaire est que «le plus juste est dans le plus fort» (le plus grand nombre). Sinon, elle risque de provoquer des heurts violents entre les membres de la société (sa famille a payé un lourd tribut à la Révolution française). Ainsi, en Amérique, le citoyen démocratique n’est pas un homme religieux ; mais, pour appréhender sans vertige sa liberté illimitée, il se dédouble et se réfléchit dans l’image de l’homme naturellement soumis à Dieu. En revanche, le besoin d’une religion est inscrit dans la nature de l’homme. La démocratie suppose les hommes égaux tout en sachant qu’ils ne le sont pas. C’est en ce sens qu’elle tend à rapetisser la nature humaine. En démocratie, toutes les inégalités sont constamment et légitimement suspectées. Fondement de la démocratie selon Tocqueville Définition de la démocratie: égalité + liberté Égalité dans les relations sociales Lien contractuel entre maitre et servitude. dans cet extrait, Robert Damien, professeur de philosophie à l'université paris ouest, évoque la façon dont Alexis de Tocqueville rend raison de la démocratie par l'égalité des conditions. Or, aux Etats-Unis, la religion se marie harmonieusement avec la liberté démocratique. ... La séparation des pouvoirs selon Montesquieu. En démocratie, pouvoir central et pouvoirs locaux ne sont que les instruments dociles du pouvoir social : «Point de refuge pour l’esprit rebelle dans cette société où tout est et se veut un» (Pierre Manent) (lire : «Du pouvoir qu’exerce la majorité en Amérique sur la pensée» (Tome 1, deuxième partie, chapitre 7)Étant donné que les hommes ne peuvent pas se passer d’opinions, et qu’aucun homme n’est capable de former seul l’immense majorité de ses opinions, il faut bien s’en remettre à d’autres pour former nos jugements… Personne ne peut se passer d’autorités intellectuelles et morales. (II, p 109)La liberté constitue pourtant en même temps le remède à ces maux que l’égalité engendre. Pour Tocqueville, la marche vers la démocratie ne peut être entravée et ne doit pas l’être. (II, p 326). La seule passion démocratique qui fait l’unanimité est la passion du bien-être matériel. La noblesse perd progressivement son pouvoir politique et son ascendant moral. Ainsi certaines institutions centrales comme le tribunal d’instance ont perduré après la chute de la monarchie. La médiocrité est l’adjectif qui caractérise le mieux la démocratie. Les commandements religieux y sont la politique de la société. On voit ici que pour Tocqueville, l’utilité sociale de la religion est indépendante de sa vérité intrinsèque. Celle-ci agit en retour sur la recherche d’une plus grande égalité sociale entre ses membres. En démocratie, la richesse est tolérée mais elle doit rester une affaire strictement privée et ne garantir en aucun cas à ceux qui la possèdent une position sociale reconnue et influente.Les conceptions de la liberté sont également opposées. «L’égalité place les hommes à côté les uns des autres sans liens qui les retienne». Il entre de lui-même dans les grands coeurs que Dieu a préparés pour le recevoir ; il les remplit, il les enflamme.