Ce qui accroit la digité de l'organisation, notamment si elle est de taille importante. C'est l'analyse du comportement des acteurs donnés comme stratégiques. L'acteur au sens de Crozier-Friedberg est « celui dont le comportement (i. e. l'action) contribue à structurer un champ, c'est-à-dire à construire [des] régulations. It has been translated by Mette MacRae‐Willert. C'est à dire un Etat qui se contente de réguler les intérêts particuliers, de veiller à ladjudication des marchés et à la protection des transactions. cet isolement a pour conséquence une pression très forte des pairs sur chacun des individus du groupe. Michel CROZIER, Erhard FRIEDBERG, L'acteur et le système, Seuil, 1977. Après lui, s'appuyant sur ces travaux, nombre de sociologues, tant français qu'américains, étudient l'organisation (notamment dans le monde de l'entreprise), suivant une analyse stratégique, beaucoup rejoignant beaucoup plus les préoccupations d'origine du fonctionnalisme et des sciences de l'organisation américaine, que celles, bien plus orientées vers l'efficacité sociale, de Michel CROZIER. 94 Dominique Martin : L’analyse stratégique en perspective Michel Crozier, à travers son ouvrage principal, Le Phénomène bureaucratique (1963), puis ses travaux sur l’administration française, a considérablement renouvelé la sociologie du travail dans les années 1960 et … Introduction : les “inventeurs” de l’analyse stratégique & École française de sociologie des organisations / l’Analyse stratégique est une théorie développée par Michel Crozier sociologue français, (1922-2013) & Erhard Friedberg (d’origine autrichienne, né en 1942) La démarche présentée ici est issue de leurs oeuvres : Il répond naturellement aux pressions du milieu par le retrait. Les individus ou les groupes qui contrôlent une source permanente d'incertitude dans un système de relations et d'activités dans lequel le comportement de chacun peut être prévu à l'avance, disposent d'un certain pouvoir sur ceux dont la situation pourrait être affectée par cette incertitude. Ils ne refusent pas la théorie et encore moins la synthèse qu'il ne faut pas opposer à l'analyse, mais veulent partir de cas concrets pour aboutir à une certaine vue d'ensemble. On peut décider du choix du système à partie du choix du mode de communication et de gouvernement ou accepter un mode de communication et de gouvernement plus compatible avec le choix du système que l'on a fait. (Crozier, Friedberg, 1977 :48) Mais la réflexion sur l'acteur n'est pas suffisante, puisque son comportement ne peut se concevoir en dehors du contexte d'où il tire sa rationalité. Nouveau chantier sur le thème de " L'administration française, face au changement ". On peu aussi mettre en lumière les contraintes que crée, pour un type de performance ou pour un autre, l'existence du système et apporter ainsi une réflexion utile sur leurs chances d'amélioration.". En fait, entre l'analyse crozierienne de l'organisation et l'analyse courante d'aujourdhui, il y a un déplacement du centre de gravité des intérêts de l'intérieur vers l'extérieur. Pdf. Dans son livre Le Phénomène Bureaucratique (1964), Michel Crozier étudie le fonctionnement et les dysfonctionnements des systèmes bureaucratiques à travers notamment la SEITA (aujourd’hui Altadis) qui était à l’époque le détenteur du monopole exclusif de la culture, de la fabrication et de la vente de tabac et de cigarettes. Pour les deux auteurs de l'ouvrage L'acteur et le système, l'analyse prime sur la théorie et l'analyse stratégique des systèmes d'action est avant tout une démarche sociologique. L'effet pervers consubstantiel au phénomène système d'action est un lien, en effet propre qui ne se ramène pas à une logique universelle des valeurs, des attitudes ou des comportements.". Analyse stratégique en sociologie des organisations (Crozier), L'Internationale des républiques d'enfants, 1939-1955, de Samuel BOUSSION, Mathias GARDET et Martine RUCHAT, Désobéissance civile : de la résistance à l'insurrection dans les oeuvres politiques et philosophes, IV - de La BOÉTIE, Le premier âge du capitalisme, d'Alain BIHR, Un siècle d'espoir et d'horreur, de Chris HARMAN, Exploitation de l'homme par l'homme : une théorie toujours actuellement valide... (marxisme), La désobéissance civile, de Graeme HAYES et Sylvie OLLITRAULT, Revue française de socio-économie (revue). 2 Paris: Editions du Seuil, 1963. Autrement dit, le pouvoir d'un acteur sur un autre dépend de l'imprévisibilité de son comportement face à son partenaire. De son ouvrage clé, Le phénomène bureaucratique, de 1963, à l'étude des organisations, via une méthode d'analyse stratégique (L'acteur et le système, 1977), il veut contribuer, avec d'autres, notamment dans le Centre de sociologie des organisations fondé en 1963, aux changements structurels indispensables pour l'efficacité économique et sociale. Ceux qui décident, et c'est de plus en plus vrai au fur et à mesure où l'administration croit en importance et en effectifs, ne connaissent pas directement les problèmes qu'ils ont à trancher ; ceux qui sont sur le terrain et connaissent ces problèmes n'ont pas les souvenirs nécessaires pour effectuer les adaptations et pour expérimenter les innovations devenues indispensables. Dans son ouvrage en 1986 sur l'avenir d'un Etat moderne, Michel Crozier affirme la nécessité de transformer lEtat arrogant et autoritaire en Etat modeste. Pourtant l'organisation doit s'adapter et se transformer, sous peine de disparaitre, dans un environnement qui change. En conséquence, le changement ne peut provenir directement de l'extérieur. Par leurs travaux individuels, par les sous-groupes dont ils font partie, ils concourent à animer et à faire (sur)vivre une organisation (une des idées que l'on retrouve aussi chez Pascal Picq dans Nouvelle histoire de l'Homme, 2006). Si l'on retient comme idée ou concept initial, qu'un système est un ensemble d'éléments en interrelation en vue de répondre à une finalité[2], on peut écrire que ses acteurs (pris au sens d'éléments) sont globalement interdépendants, comme l'ont montré les paradigmes successifs en théorie des organisations. Autour de celles qui subsistent, des relations de pouvoir parallèles se développent et, avec elles, des phénomènes de dépendance et de conflits. Cette interdépendance ne signifie pas pour autant interaction : le fait que deux actions se coordonnent dans le but de remplir un objectif ne suppose pas forcément que les acteurs à l'origine de ces actions travaillent effectivement de concert, c'est-à-dire intentionnellement. Cette interdépendance ne signifie pas pour autant interaction : le fait que deux actions se coordonnent dans le but de remplir un objectif ne suppose pas forcément que les acteurs à l'origine de ces actions travaillent effectivement de concert, c'est-à-dire intentionnellement. Leurs réponses en témoignent éloquemment. Cependant, il n'existe pas d'ajustement naturel – c'est-à-dire automatique et incontrôlé – mais uniquement des construits, ce qui suppose la présence d'une intentionnalité. Michel CROZIER part d'abord de réflexions sur les mouvements ouvriers et socialistes, puis sur le syndicalisme américain, pour s'intéresser ensuite aux organisations de manière plus générales. Ce que ces sociologues retiennent, même s'ils n'en font pas le même usage que le penseur français, ce sont les relations de pouvoir et les zones d'incertitude et le cercle vicieux bureaucratique. - Le cercle vicieux bureaucratique s'installe lorsqu'il y a multiplication des règles de fonctionnement pour contrôler ce pouvoir d'expert. Cours d'introduction à l'analyse stratégique en sociologie, enregistré en vidéo (sous licence Creative Commons). Ils émettent quelques conclusions qui s'affineront ensuite par la suite : - "Il existe, très évidemment, derrière l'ensemble des relations contradictoires des pressions, des conflits et des alliances qui opposent et rassemblent autour des décisions collectives départementales les notables et les fonctionnaires, un système d'action concret, vivant et contraignant dont les régulations s'imposent à tous. ", - "nous n'avons pu mettre suffisamment en évidence le degré de conscience que les acteurs ont de l'existence de ce système, mais nous pouvons faire l'hypothèse que beaucoup d'entre eux en ont l'intuition et tiennent compte avec sagesse des contraintes que ce système impose et des limites à ne pas dépasser pour pouvoir oeuvrer efficacement en son sein. Tous ces facteurs, toutefois, demeurant médiatisés par les caractéristiques du système et par l'effet de sa régulation. À partir de 1999, il est membre de l'Académie des sciences morales et politiques (élu au fauteuil de François Lhermitte). Cette contribution est particulièrement décisive actuellement (en 1977), car le système d'action départemental semble incapable désormais, du fait de ses caractéristiques aussi bien que de son mode de régulation, de s'engager dans une voie d'adaptation graduelle. - "La mise en évidence de ce système, qui structure l'ensemble des relations de pouvoir du milieu départemental, et la preuve de son existence n'ont pas seulement un intérêt académique. Chaque membre de l'organisation se trouve donc protégé à la fois contre la pression de ses supérieurs et contre celle de ses subordonnés ; mais cette protection est aussi un isolement et sa conséquence est double : d'une parti il est privé de toute initiative et soumis totalement à des règles qui lui sont imposées du dehors et d'autre part il est complètement libre de tout lien de dépendance personnelle, et notamment d'une parentèle qui dans certains cas dans certains pays colonisent des pans entiers des administrations. L'intérêt du modèle de Michel CROZIER du "cercle vicieux" est de montrer que toutes les pressions extérieures renforcent les dysfonctions déjà établies, lesquelles sont devenues l'un des éléments essentiels de l'équilibre interne de l'organisation. Crozier est à l'origine de la sociologie des organisations française, un courant de recherche qui a rompu avec les démarches fonctionnalistes et a introduit l'analyse stratégique des acteurs. De Max WEBER, il critique la croyance en "la supériorité absolue du système hiérarchique réglementaire et bureaucratique en matière d'efficacité, (puisque) l'analyse des faits démontre que plus ce modèle prévaut, moins l'organisation est efficace". ces comportements suscitent de nouvelles pressions pour l'impersonnalité et la centralisation, car l'impersonnalité et la centralisation offrent, dans un tel système, la seule solution possible pour se débarrasser des privilèges abusifs que ces individus et ces groupes ont acquis. Les conflits internes aux catégories sont remplacés par les conflits entre catégories, elles-mêmes caractérisées par une forte cohésion interne (esprit de corps). GOULET, P. SELZNICK...) dont il cherche à dépasser les imperfections et les insuffisances théoriques. Bien plus, leur situation stratégique sera d'autant meilleure et le pouvoir qui en découle d'autant plus grand, que les sources d'incertitude seront moins nombreuses. On peut donc sérieusement penser à l'éventualité d'une crise que seule une restructuration profonde permettrait d'éviter." Voir à ce sujet: Crozier, Michel, L'actenr et le systàme (Paris: Éditions du Seuil, 1977), 346. Les grandes villes lui ont échappé depuis longtemps, bien qu'elles continuent théoriquement à faire partie du cadre institutionnel départemental. Ce sont des organisations dans lesquelles "le circuit, erreurs-informations-corrections fonctionne mal et où il ne peut y avoir, de ce fait, correction et réadaptation rapide des programmes d'action, en fonction des erreurs commises. ISO 690: FR: Copier Damon Julien, « Michel Crozier. Chaque acteur tente de se construire des marges d'incertitude qui lui permet d'échapper aux volontés des autres. Il est le principal concepteur de l'analyse stratégique en sociologie des organisations. Sa genèse, ses applications et ses problèmes actuels. Lorsque des administrations ou des entreprises se livrent à ce genre d'analyse, elles tentent d'harmoniser les effets d'une augmentation de l'efficacité interne à l'accroissement du champ de leur action extérieure. À partir de 1999, il est membre de l'Académie des sciences morales et politiques (élu au fauteuil de François Lhermitte Les nécessités mêmes de l'action, les opportunités financières et économiques, les choix politiques nationaux, les choix politiques et les orientations personnelles de certains acteurs peuvent avoir, entre autres, des conséquences déterminantes. L'ANALYSE STRATÉGIQUE DES ORGANISATIONS ... d'après Michel Crozier Connaître la structure formelle Le consultant doit s'attacher à connaître les règles de l'organisation dans laquelle il intervient, l'organi-gramme, la technologie, tout ce qui est donné à voir, tout … Paris: Éditions du Seuil. MARCH et de H. SIMON pour défendre le caractère limité de la rationalité, d'autres sociologues se mettent au service des entreprises pour tenir compte de ces limites afin de rétablir la rationalité du fonctionnement, quitte à faire des concessions avec les désirs des employés. Les acteurs interviennent dans un système, l'organisation, qui doit et peut s'ajuster à des contingences et à des changements de nature diverse. D'autres analystes, s'inspirant de l'analyse stratégique, étudient non plus des organisations mais plus généralement des "situations" caractérisées par des relations de pouvoir au sein de contraintes systémiques. Les deux auteurs examinent également le cas des services hospitaliers de dialyse rénale. L’œuvre de Michel Crozier marque un tournant dans la sociologie française du travail des années 1960 et 1970. In this article, we shall attempt to integrate Selznick's goal displacement model with Michel Crozier's ‘strategic behaviour’ model. Biographie : cf Wikipedia Michel Crozier Michel Crozier fonde en 1962 au CNRS une équipe de recherche : le CSO (Centre de Sociologie des Organisations) centrée sur l'analyse des organisations. Ceux-ci construisent, en vue de l'action collective, des règles internes et externes, suivent des calculs et des intérêts. Certes, on ne peut pas "expliquer" la qualité et le montant des résultats obtenus par l'effet direct de ce modèle. Beaucoup d'autres interérêts, même si c'est avec beaucoup moins de succès, s'engagent dans la même voie. Ces règles visent à éliminer l'arbitraire, (source de corruption bien connue dans maints pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique Latine), mais elles limitent aussi l'initiative individuelle. Michel CROZIER est influencé dans sa recherche par les études de Max WEBER, le fonctionnalisme (T. PARSONS, R.K. MERTON...) et les sciences de l'organisation américaine (A.W. Ce cercle vicieux se caractérise par quatre traits essentiels observés dans les organisations : - Le développement de règles impersonnelles gérant le fonctionnement l'organisation. - Si Michel CROZIER met en cause les affirmations des rationalistes de l'organisation scientifique et se range aux côtés de J. Michel CROZIER : Michel Crozier est un sociologue français, né le 6 novembre 1922 à Sainte-Menehould (Marne) et mort le 24 mai 2013 à Paris. Certains membres de l'organisation - entreprise ou structure administrative - ont du pouvoir sur d'autres par le simple fait que le comportement de ces derniers est étroitement limité par des règles, tandis que celui des premiers l'est beaucoup moins. Il s'agit d'un système à plusieurs entrées : système d'action proprement dit (la structure administrative), technologie, performances, mode de gouvernement ou régulation à différents niveaux (ente médecins, entre médecins et soignants, entre médecins, soignants et malades), plusieurs combinaisons sont possibles. Elles permettent de comprendre tr§s pratiquement quelles sont les décisions qui peuvent être prises dans un tel ensemble et quelles sont celles qui ne pourront l'être. Il est juste de dire que l'analyse stratégique se prête mieux aux monographies, aux études de cas sur des organisations particulières, Michel Crozier, né en 1922, nous a quittés le 23 mai 2013. L'analyse stratégique : sa genèse, ses applications et ses problèmes actuels : autour de Michel Crozier by Centre culturel international ( Book ); Mémoires by Michel Crozier ( Book ); Nouveau regard sur la société française : s'écouter pour s'entendre by Michel Crozier ( Book ) L'analyse stratégique est un paradigme de la théorie des organisations proposé par Michel Crozier et Erhard Friedberg.C'est l'analyse du comportement des acteurs donnés comme stratégiques. L'analyse stratégique selon CROZIER et FRIEDBERG. Parcours de M. Crozier. Souvent pour renforcer le contrôle - technique et social - à l'intérieur des entreprises. 5.2. Ils se situent là, quelque part, tout en ne niant pas leurs apports, entre d'assez loin la théorie générale marxiste et plus près des théories interactionnistes. Il est le principal concepteur de l'analyse stratégique en sociologie des organisations. Dans une première approche, on pourra Les relations de pouvoir sont donc des négociations permanentes où chacun chercher à accroître la marge d'imprévisibilité de son comportement vis-à-vis d'autrui, tout en édictant des règles ou plus généralement en agissant pour réduire la zone d'incertitude de l'action d'autrui vis-à-vis de soi (dans les relations contremaître/subordonné par exemple). Comme le soulignent Durand et Weil (1991), Michel Crozier est souvent défini comme un sociologue des organisations. Fondateur du CSO au début des années soixante, Il fut le principal concepteur de l'analyse stratégique et … de plus, à la différence du changement dans les organisations non bureaucratiques où il est graduel et permanent, ici, il est subit et brutal, les négociations dans les relations de pouvoir s'opérant en dehors de toutes règles. Les agriculteurs traitent leurs affaires en dehors du département. De plus, les analyses stratégiques n'entendent pas seulement comprendre ce qui se passe à l'intérieur de l'organisation, mais également comment conquérir des pouvoirs ou des marchés par l'étude des relations entre organisations. Notons que lorsque des sociologues parlent de pouvoir à l'intérieur de l'organisation, il ne s'agit pas tellement d'un pouvoir sur la structure (que beaucoup ne recherchent même pas) ou même seulement du pouvoir de décision (à quelque échelle que ce soit), mais du pouvoir de se livrer à des jeux dans l'espace et le temps de présence dans l'organisation, à des fins strictement individuelle (ou de petits groupes très restreints), pour échapper à la pression de la rentabilité, ce qui a une incidence directe sur les quantités et les qualités de travail fournies... Les analyses stratégiques tentent de déterminer comment jouer sur ces dysfonctionnements propres aux organisations, soit en contrariant ces recherches de zones d'incertitude de la part des agents, soit en utilisant les aspirations personnelles de ces agents en faveur des objectifs de l'organisation.